Voilà ce qu’a dû se dire le pilote ce jour-là. Et pour secouer, il aura mis la dose ! Vendredi dernier, 13h, par une journée venteuse. Fébrile, je fais la découverte du petit aérodrome vendéen. J’hésite entre l’ivresse et la crainte. Car je suis venu jusqu’ici pour une virée singulière: un baptême de voltige. Je fais la connaissance du pilote, Antony, qui apaise instantanément mes craintes. On démarre par une heure de briefing. L’ambiance est cool. Mais je sens tout de même que l’appréhension monte en moi à mesure que l’heure tourne. Pour finir vient le moment de passer à l’acte. Je passe le parachute tel un sac à dos… et prends finalement la direction de l’appareil. Le biplan est un petit bijou bi-place très performant. L’appareil est léger et solide et, comme je vais bientôt le remarquer, surtout facile à manoeuvrer… L’intérieur du cockpit est sommaire. L’engin a été imaginé pour servir un seul objectif: procurer le plus de sensations possibles. Lorsque je suis logé sur mon siège, bien harnaché, j’ai brusquement l’étrange sensation d’être une extension de l’appareil. Antony me demande si je suis prêt. Je réponds par l’affirmative, même si je ne suis pas certain qu’on puisse être prêt pour ce genre d’expérience. La bête crachote au démarrage puis rugit. Même si j’ai mon casque, le raffut est effrayant. Antony contrôle le bon fonctionnement de mon casque micro, puis nous nous envolons pour une vingtaine de minutes de rêve. L’avion quitte le plancher des vaches afin de rallier le secteur de voltige. Ca commence sans crier gare. Premier break. Je respire un grand coup et me raccroche aux lanières, impressionné. Je n’avais pas prévu des sensations aussi extrêmes. Mais ce n’était là que le coup d’envoi. Tonneaux, boucles, déclenchés. Les acrobaties se suivent à une allure folle. Régulièrement, il m’arrive de lâcher quelques gros mots. L’expérience est « légèrement » plus fougueuse que ce à quoi je m’attendais. Tous mes repères manquent à l’appel, et le sol et le ciel tournoient autour de nous. Impossible de distinguer le haut du bas, par moments. La partie acrobatique paraît incroyablement courte, mais quand je ressors de l’avion, je suis courbaturé. Au milieu de certaines figures, je subissais jusqu’à 5G: cela signifie que mon corps pesait alors cinq fois plus lourd ! C’est expérience dont je vais me souvenir longtemps ! Si vous vous risquez dans une telle escapade, sachez qu’il vaut mieux avoir le coeur bien accroché. Si le pilote adapte évidemment les acrobaties en fonction du ressenti, ça reste malgré tout une incroyable décharge d’adrénaline. Pour en savoir plus, suivez le lien vers cette expérience de voltige aérienne.

Comments are closed.